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Cabinet Hypnose Aix-en-Provence
12 avril 2018

L'hyperphagie ou compulsion alimentaire, un trouble méconnu

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- Je n'ai plus faim, mais c'est comme si une force invisible me poussait à manger encore.

- Parfois, je ressens un besoin irrépressible de manger alors que je n'ai pas "faim", et je dois assouvir cette pulsion.

- Il m'est impossible de ne manger qu'un carré de chocolat, si j'ouvre une tablette je la mange entièrement.

- J'éprouve un intense sentiment de culpabilité à chaque fois que je fais un "écart"

- Il m'arrive de refuser des sorties ou des vacances avec mes amis pour éviter les tentations. 

- C'est le nombre sur la balance qui détermine si je vais passer une bonne journée.

- J'ai la sensation d'être obsédé(e) par la nourriture. 

 Certaines de ces phrases résonnent en vous? Elles sont le signe d'un rapport conflictuel avec la nourriture

L'hyperphagie ou complusion alimentaire est l'un des troubles du comportement alimentaires le plus répandu (on estime qu'une femme sur 4 en souffre), mais aussi le moins connu. Beaucoup d'études se focalisent essentiellement sur la boulimie et l'anorexie, or l'hyperphagie est un trouble spécifique. 

1) Qu'est-ce que l'hyperphagie n'est pas? 

Ce n’est pas de la boulimie : en cas de boulimie, l’objectif n’est pas de se faire plaisir, il y a toujours un profond dégoût de soi et une volonté farouche de maigrir (d’où vomissements, abus de laxatifs, hyperactivité physique...), ce qui n'est pas toujours le cas avec l'hyperphagie.

Ce n’est pas un "goûter".  Celui-ci est organisé et contrôlé, tant dans son rythme que dans sa quantité. Il obéit à la faim et s’arrête avec elle.

Ce n’est pas du grignotage. Le grignotage est une succession de prises alimentaires de petites quantités d’aliments sur un temps assez long : un paquet de gâteau en une ou deux heures.

Ce n’est pas une petite fringale en sortant du boulot, de la salle de sport ou devant la télé.

Et surtout, ce n’est pas de la gourmandise : combien de gens pensent en regardant une personne hyperphage qu’elle « aime bien manger ». C'est totalement faux. Les personnes compulsives n’aiment pas « manger » ; elles ne peuvent pas faire autrement que donner libre cours à leurs compulsions. 

 

2) Alors, c'est quoi l'hyperphagie? 

Les compulsions correspondent à un besoin irrépressible de manger. On le fait sans faim, au delà du rassasiement. On « mange » des aliments « plaisir » en un temps très court

Il y a une notion de quantité : c’est au moins, par exemple, un quart de baguette de pain ou un paquet de gâteau … Beaucoup plus que ce que mangerait un "mangeur lambda" dans le même laps de temps. 

Il y a une notion de vitesse : la crise dure peu : un paquet de gâteau en un quart d’heure.

Il y a une notion de « trop » : on a le sentiment de perdre le contrôle : c’est trop et trop vite. Mais on cherche à se faire plaisir. Au début, c’est du plaisir ou quelque chose qui y ressemble (le soulagement d’un manque) qui est cherché, puis on a cette sensation d'être entraîné jusqu'à un point de non-retour. 

Il y a une notion de rythme : ce n’est pas une prise alimentaire « prévue », « organisée », mais impulsive, compulsive. C’est n’importe quand, le matin ou la nuit, même après le repas.

 

3) La restriction cognitive

Etes-vous un mangeur restreint?

Pour un mangeur restreint, quand on veut maigrir, il y a les aliments qui sont bons à manger, qui sont mauvais pour le régime, et ceux qui sont mauvais à manger et bons pour le régime. On inclut le chocolat et les gâteaux dans les premiers et les légumes verts dans les seconds. C’est cette pensée qui finit par emprisonner une personne dans une contradiction dénuée de sens. La réalité métabolique est différente. Il y a une dépense d’énergie de chaque instant. Donc, si on mange selon ses besoins caloriques, on ne peut pas grossir ! Autrement dit, un bon plat de pâtes dévoré alors que vous mourez de faim vous fera moins grossir qu'une salade composée mangée sans faim à midi (parce que vous auriez plutôt eu faim à 14h).

 Les mangeurs restreints vont donc manger en tenant uniquement compte de ce qu'ils pensent être convenables pour leur ligne. Il s'agira pour eux d'ignorer ce qu'ils ressentent (faim, envie, plaisir, satiété) et de s'en tenir à des indications extérieures, au détriment de leurs sensations internes qui exprimaient leur besoins. 

Le problème, lorsqu'on mange selon des idées reçues, lues ou entendues, c'est qu'une idée en entraîne une autre et qu'on ne la voit pas forcément venir. Si bien que certaines idées s'immiscent insidieusement dans la pensée du mangeur et modifier profondément son rapport à la nourriture. La croyance selon laquelle certains aliments font grossir et d'autres sont sans danger auront pour effet de pousser la personne à surconsommer les deux catégories d'aliments. Par exemple, une personne va manger sans retenue des légumes, laitages maigres et fruits afin de se protéger de ses envies de dessert. L'objectif inconscient est de faire disparaître la faim, avec l'espoir de résister aux aliments défendus. Résultat: elle mange au-delà de sa faim... et pourtant, s'expose toujours au risque de succomber deux heures plus tard à l'aliment interdit! 

 

4) La métaphore du coffre de billets 

Cette métaphore est extraite du livre "Maigrir sans régime" du docteur Jean-Philippe Zermatti. 

Supposons que je mette devant vous un coffre rempli de billets de banques, et que je vous dise "Vous pouvez prendre tout ce qui se trouve dans le coffre. Mais attention, demain il ne sera plus là". Qu'allez-vous faire?

Imaginons à présent que je vous présente le même coffre, mais je vous dis alors: "Vous pouvez prendre autant d'argent que vous le souhaitez. Mais demain, le coffre sera encore là, après-demain aussi. Mieux encore, je remplacerai chaque jour tout l'argent que vous prendrez". Pourquoi alors prendre tout l'argent et s'encombrer d'un poids inutile? 

Un mangeur restreint est exactement dans le même état d'esprit que dans le premier cas, celui du coffre qui n'est que pour un jour. S'il s'autorise six carreaux de chocolat, tout en sachant qu'il n'est pas prêt de s'accorder à nouveau cette gourmandise, il a toutes les chances d'engloutir la tablette. A l'inverse, s'il sait qu'il pourra encore manger du chocolat demain, et après-demain... Les chances qu'il finisse la tablette en quelques minutes sont considérablement réduites. 

 

5) Quelles sont les conséquences de l'hyperphagie? 

Si les compulsions alimentaires se caractérisent par la perte de contrôle, il en résulte bien souvent une image négative de soi.

Surtout si la société autour valorise l’idéal minceur et la maîtrise de soi, si le surpoids devient visible au regard de l’autre... et si l’angoisse et le manque de confiance favorisent l’impulsivité et la compulsion, ces facteurs vont accroître le besoin de faire une "crise".
Une nouvelle crise. Et derrière elle, une autre encore.

Le cycle est en place.

Conséquence: en mangeant au-delà de sa faim, on accroît la capacité de l’estomac. Et donc le vide créé par le début du repas. En effet, la première bouchée qui entre dans l’estomac induit un relâchement du muscle gastrique : il s’ouvre pour laisser la place aux aliments qui vont arriver. Et il s’ouvre d’autant plus qu’il sait qu’une grande quantité arrive !
Au fil du temps, certains sujets prennent de poids. Leur estime d'eux-mêmes, leu confiance en eux s'en trouvent fortement impactées, et leur conduite alimentaire n'en est que plus anarchique et hors de contrôle.

 

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